La sexologie est une spécialisation, à l'origine médicale, qui s'intéresse aux troubles qui peuvent diminuer le confort, le plaisir, le bien-être liés à la sexualité. Cette spécialisation permet d'aborder la question de votre santé sexuelle dans divers domaines qui peuvent recouvrir :
- vos questions, vos représentations et vos connaissances,
- le genre, l'orientation et l'identité ( le cabinet est LGBTQ friendly),
- la sexualité à titre individuel,
- le couple dans ses différentes périodes,
- les enjeux de la rencontre amoureuse et/ou sexuelle,
- les troubles en eux-mêmes (troubles de l'érection, troubles de l'éjaculation, troubles de l'excitation, douleurs, pertes de désir, addiction au sex, chemsex...),
- les blocages (conséquences d'agression ou non),
- la réduction des risques liés à la sexualité.
N'étant pas médecin, je n'effectue pas d'examens physiques ou physiologiques et ne peux vous en prescrire. Certains troubles peuvent nécessiter une expertise plus poussée et donneront l'occasion d'une orientation vers un spécialiste médical. Mon travail en sexologie consiste en un accompagnement vers la réduction des retentissements psychologiques que peuvent entrainer des perturbations de la sexualité. Pour cela, nous investiguerons avec respect votre sexualité dans ses multiples dimensions, nous aborderons les origines, la récence, la fréquence des troubles s'il y a lieu, nous évaluerons les différents outils thérapeutiques, les aides médicales ou non, les solutions pratiques, à disposition pour servir au mieux votre désir et votre bien-être sexuel. Le travail en sexologie peut prendre du temps parce que la sexualité en soi est une dimension particulièrement riche de l'identité d'une personne. Il s'agit souvent aussi d'alternance entre tests dans la vie quotidienne et de consultations, avec tous les ajustements nécessaires et la manifestation d'un processus mis en oeuvre qui en lui même peut prendre du temps. L'accompagnement sexologique requiert patience, tenacité et courage.
La sexologie prend aussi une place dans l"accompagnement psychologique en tant parfois qu'indicateur ou comme un trouble participant du mal être de la personne. C'est pourquoi elle sera aussi abordée dans le cadre d'une consultation psychologique.
FAQ - Questions férquentes concernant la sexologie
Qu’est-ce qu’un(e) sexologue ?
En France, les sexologues sont des professionnels qui possèdent déjà un diplôme (médecin, psychiatre, psychologue, infirmière, kinésithérapeute, sage-femme) et qui suivent une formation universitaire de spécialisation durant 3 ans sous forme de séminaires mensuels. Un(e) sexologue sans formation initiale, n’ayant pas obtenu un diplôme universitaire ou bien ayant suivi une formation courte sont à questionner.
À l’Université du Québec à Montréal, après le Cégep, l’équivalent de notre lycée, les sexologues entament une formation universitaire spécifique et unique au monde. Ils passent un bac en trois ans de sexologie (l’équivalent d’une licence) et deviennent dès lors sexologues. Ils peuvent poursuivre leurs études en maitrise (de thérapeute sexologue ou de chercheur en sexologie) et même en doctorat de sexologie. C’est la seule formation initiale en sexologie au monde.
Les sexologues font-ils tous la même chose ?
Non, cela dépend de leur diplôme initial. En France, à l’origine, la formation était uniquement médicale puis elle s’est ouverte aux autres professions. Le médecin et le psychiatre sexologue sont les seuls qui peuvent prescrire des examens physiologiques et des traitements médicamenteux. Ce sont eux qui effectueront des examens de votre corps. Les psychologues vont travailler sur la dimension psychique des troubles et s’ils prennent en compte la dimension corporelle, ils n’effectuent aucun examen physiologique. Les kinésithérapeutes travaillent entre autres sur les rééducations propices à faciliter l’intimité, les sage-femmes ont un regard plus tourné vers la naissance, l’avant, le pendant et l’après…
Qu’est-ce que fait un sexologue ?
Un sexologue a pour mission le soin et l’éducation de la dimension sexuelle. Il le fait notamment en évaluant et en analysant les différentes données. C’est pourquoi c’est souvent un travail précis et par étape qui vient interroger l’histoire du trouble (quand il s’agit de troubles), les conditions, la récence, la fréquence, l’apparition … Cela permet de poser certaines hypothèses et de proposer des solutions ou des traitements (médicamenteux dans le cas du médecin, psychique dans le cas du sexologue), des entrainements, des changements dans le comportement. C’est un travail d’aller et retour entre les résultats attendus, les expériences et tentatives autonomes, les consultations.
Comment travaille un sexologue en thérapie de couple ?
Cela dépend des professionnels. Au cabinet, je privilégie des rencontres à deux en alternance avec des consultations individuelles de chacun des membres du couple. Les premières séances se font en couple, pour poser les bases de l’accompagnement, le cadre et les règles de fonctionnement. Les motivations, le mode de communication, l’histoire du couple font parties des dimensions que l’on aborde en séance. Là encore, la fréquence est adaptative. Si vous êtes déjà suivi par un thérapeute en séances individuelles, il est conseillé d’entamer une thérapie de couple avec un professionnel différent.
J’ai déjà un gynécologue, ai-je besoin d’un sexologue ?
La gynécologie et la sexologie sont deux disciplines différentes. La valeur du travail des gynécologues n’est pas à remettre en cause, par contre certaines connaissances peuvent leur manquer et la prise en charge est différente. Dans le cas de douleurs ou de difficultés pendant les rapports sexuels ou dans le quotidien, les sexologues peuvent se montrer plus adaptés.
Si j’ai des difficultés à un niveau sexuel à qui dois-je en parler ?
À tout professionnel de santé qui peut être concerné. Votre médecin traitant, votre gynécologue, votre spécialiste. Souvent une gêne peut être présente qui fait qu’aucun, patient comme soignant, n’évoque le sujet. Une publicité évoquait ce fait en mettant côte à côte patient et médecin, attendant de l’autre qu’il en parle. SI votre soignant ne vous pose pas la question de comment ça se passe dans votre intimité, n’hésitez pas, si vous en avez besoin, à lui en faire part. Même si ce n’est qu’une question ou un doute.
Qu’est-ce qui est normal en sexualité ?
La normalité n’est pas vraiment un concept adapté à l’expérience humain. Certes, une majorité de personnes fonctionnent d’une certaine façon, cela n’empêche pas l’existence d’autres manière de fonctionner. Prenons la question du désir, à un moment donné de la vie, une majorité de personnes ont un désir de fréquence de rapport sexuel autour de 2 à 3 fois par semaine. On trouve cependant beaucoup de gens ayant peu de désir et beaucoup qui n’ont pas du tout. Inversement on trouve beaucoup de gens ayant le désir de fréquence supérieure à 3 fois par semaine et allant jusqu’à plusieurs fois par jour. Les extrêmes ne sont pas anormaux, ils ont juste une fréquence d’apparition moins élevée que les autres. Il faut préciser aussi que c’est à un moment donné qu’on établit ce résultat mais cela peut changer selon le contexte, l’âge, l’expérience de vie, le climat du couple... Quelque chose qui est valable à un moment donné ne l’est pas forcément à un autre moment.
Concernant certaines paraphilies, la question n’est pas non plus à poser du côté du normal, voire même du moral, mais plutôt du respect de la loi. Certaines pratiques sont interdites par la loi parce que ne respectant pas l’autre, son consentement, son intégrité, son intimité, pas parce qu’elles seraient anormales.
La sexualité, c’est naturel, non ?
Le désir sexuel, les réactions sexuelles (les marques d’excitation) sont liées à des échanges et des équilibres complexes de substances organiques (les neurotransmetteurs, les hormones) dans le corps. Il y a une base naturelle à tout cela. Cependant, une part est aussi liée à la dimension sociale et culturelle dans laquelle nous baignons. Ce qui provoque notre excitation, nos objets de désir, nos objets de fantasmes, sont construits, conditionnés par notre environnement et nos rencontres. Ainsi certaines images ont un potentiel érotique dans certaines cultures et pas dans d’autres, certaines pratiques sont excitantes et acceptées et d’autres non, selon un code social précis. Nous choisissons nos objets de désir dans une possibilité de choix prédéfinie par notre société de naissance sans même nous en rendre compte. La pornographie par exemple est un canal de transmission de scénarios et de pratiques sexuelles, ainsi qu’un outil de validation de ces derniers. Si ça se montre ou se fait c’est qu’on peut s’autoriser à le faire, du moment qu’il y a consentement, ajouterai-je. Cela n’empêche pas la transgression et la créativité, la prise de distance et le ressenti profond qu’on n’a pas décidé consciemment de nos désirs et de nos envies.
Est-ce que je peux ne venir qu’une fois ?
Oui, c’est possible de consulter pour une seule séance. Certains questionnements et manques d’informations ne nécessitent pas un travail de suivi et d’accompagnement sur plusieurs séances. Des questions très particulières peuvent être répondues facilement. Cependant, pour de nombreuses situations, une seule séance ne permet pas de régler un souci plus profond et complexe. Les sexologues ne font pas des miracles. Plus vous avez vécu avec, plus ce peut être long à résoudre, parce que justement, vous vous êtes construits sans le remettre en cause avant. Ce n’est pas grave pour autant, ce n’était juste pas une priorité ou bien, il vous manquait une information. Ce n’est pas une raison pour vous blâmer de ne pas avoir pris en considération cela avant. Si vous consultez maintenant, c’est que c’est le bon moment pour venir le faire. La durée du changement dépendra aussi de votre motivation et de votre envie à vous défaire du trouble dont vous souffrez.